Eglise Saint Pierre
L’église Saint Pierre voit son origine au 10ème siècle. Elle a été modifiée au 17ème, porche a été refait, un caquetoire a été construit. La nef date du Xème siècle. L’Autel est du XVème siècle. Il a été édifié par un ancien chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, Roland Asselineau. Dans l’ église, la croix supportant le crucifix du choeur a été refaite avec du bois provenant d’ une péniche du canal mise au rebut “La Marche ou crève”.
Le Caquetoire
L’église Saint Pierre de Vieilles-Maisons, s’agrémente d’un caquetoire, vraisemblablement construit fin XVIII ème siècle et modifié au siècle suivant : une partie close par une maçonnerie servait alors de remise pour le corbillard à bras. D’important travaux de restauration, conduits en 2011, ont permis de réhabiliter cet avant-porche et de lui redonner son caractère d’origine.
Grignon – hameau de Vieilles-Maisons
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Grignon, Tête de pont du Canal d’Orléans Robert Mahieu, bourgeois et marchand de bois à Paris propose en 1676 au Duc d’Orléans d’exploiter pendant 40 ans les bois de la forêt d’Orléans et les acheminer vers la capitale par un canal rejoignant le Loing et la Seine. En deux ans, un canal dont tous les ouvrages étaient en bois, fut creusé et joignit Grignon à Buges près de Montargis. Les 28 km de voie d’ eau aboutissent dans le Canal du Loing, prolongement du Canal de Briare. Le 4 mars 1678, le bois de la forêt arrive à Cepoy et peut gagner Paris. Au bout de deux ans, les fonds vinrent à manquer et Robert Mahieu dut céder son entreprise au Duc d’Orléans qui les recède, pour ne pas déroger, à une société. Celle-ci creuse le Canal de Grignon à Orléan à partir de 1681 et cesse les travaux, faute d’argent, en 1685. Le Duc d’Orléans reprend les travaux et la propriété en 1687. Tout fut terminé en Décembre 1691 et le premier bateau passa de Loire en Loing le 5 mars 1692. C’est un canal à point de partage alimenté en eau par des ressources importantes constituées par des réservoirs dont l’eau provient surtout de la forêt d’Orléans (capacité totale 4 300 000 m3). Ces réservoirs sont alimentés par des rigoles et l’ensemble est régulé grâce à des déversoirs (invention de Huges Cosnier qui construisit le Canal de Briare). L’angle droit que forme le tracé du canal à Grignon s’explique par le raccordement de la branche d’Orléans. De Grignon vers le Loing, on trouve le premier canal de Robert Mahieu. Longueur totale de l’ouvrage : 78,650 km, y compris le bief d’Orléans. Les différentes écluses situées sur le territoire de Vieilles-Maisons ont une hauteur de : Point de partage 2,67 m, Gué des Cens 2,60 m, Grignon milieu 3,05 m, Grignon bas 3,24 m. Versant Loire, altitude de la Loire 95 m, point de partage 124 m, soit un dénivelé de 29 mètres et 10 écluses. Versant Seine, à Buges près de Montargis, altitude 83 m, soit un dénivelé de 41 mètres et 17 écluses.
La rigole de Courpalet
La rigole de courpalet est la principale rigole d’alimentation du Canal d’Orléans. Elle part de l’étang de Torcy et se jette dans le bief de partage, à 12 km à vol d’oiseau, après un parcours de 31,828 km et un dénivelé de 1,12 mètre. La jonction avec le canal se fait à 200 mètres en amont de l’écluse du Point de Partage. Elle fournissait 1800 m3 d’eau par jour au bief de partage.
Le Chemin du Sel
Saviez vous que le chemin du sel traversait notre commune d’Est en Ouest à l’époque des romains ?
Ce chemin du sel suit une ligne droite de Châteauneuf-sur-Loire à Auxerre. Le port de La Ronce, à 1500 m en amont de Châteauneuf, était dès l’époque gauloise et jusqu’à la construction des canaux à la fin du XVIe siècle, le point de départ du transport par voie de terre du sel marin vers la région d’Auxerre, la rivière Yonne et la Basse-Bourgogne. Les Romains en reprirent l’essentiel quand ils relièrent Orléans à Auxerre.
Véritable autoroute commerciale il a vraisemblablement contribué au développement de notre commune.
Saviez vous aussi que le chemin des bœufs, parallèle à la départementale 948, dans l’antiquité se situait à quelques lieux de Vieilles-Maisons et permettait ainsi du nord au sud, entre Poitiers et Paris le trafic des marchandises ?
Si la commune de Vieilles Maisons est bien connue pour son port de Grignon il n’en reste pas moins que son patrimoine très riche est partiellement connu.
Le Château de la Motte Joudry
L’histoire du château de la Mothe Joudry Discret, au bout d’une allée arborée, le château de la Mothe Joudry, propriété privée, s’élève à l’entrée ouest du village. Edifiée fin 16ème, début 17ème siècle, la propriété englobait plusieurs corps de bâtiments dont l’un jouxtait le château, les autres se situant à proximité. C’était une petite seigneurerie appartenant à la famille Lemaire qui possédait par ailleurs d’autres biens immobiliers dont le château de l’Orme à Ouzouer-sur-Loire. Deux textes concernant le sieur Jean Lemaire, capitaine au régiment du Piémont nous sont parvenus : – un bail qui se trouve aux archives départementales (n°3 E 32 562) et qui stipule que Jean Lemaire loue en date du 24 octobre 1681 sa propriété au bénéfice de Dominique de Richemond, « intéressé » au Canal d’Orléans. Le loyer annuel de 50 livres figure dans le bail signé devant le notaire de Vieilles-Maisons, mais l’inventaire des lieux est très succinct : chambre, cuisine, autres chambres, jardins, granges … rien de plus précis. – Un second texte (archives départementales C 316) traite d’un différend qui opposa, en 1730, Jean Lemaire à l’administration du Canal d’Orléans. En effet, l’aile nord du château dut être entièrement reconstruite à la suite de dégradations causées par le débordement de la rigole de « Courpalette » dont les eaux, en passant dans les douves en avaient totalement ruinés les fondements et fait s’écrouler une aile du château. Jean Lemaire toucha au titre de dédommagements 4000 livres.
Le dernier descendant de la famille Lemaire n’ayant pas d’enfant, le domaine fut vendu au sieur Pernet, avocat et bourgeois à Sully, lequel le revendit en 1760 à Pierre de Saint Martin, baron de Tourempré. Gentilhomme important de la cour du duc d’Orléans, il fut « croqué » à plusieurs reprises par Louis Carrogis dit Carmontelle, dessinateur très célèbre à l’époque pour ses portraits faits généralement de profil. Le baron de Tourempré né en 1720 fut nommé « maréchal des camps et armées du Roy » le 5 décembre 1781. Il épousa une riche héritière du nord, Marie d’Escrigny née en 1752. C’était un personnage en vue qui embellit le domaine et aménagea ce qui s’appelle aujourd’hui « l’Allée du Château », large, à l’époque, de 18m50, longue de 1500 mètres et qui se prolongeait jusqu’à la route de Lorris. Elle était bordée de chênes. Il en reste deux, bicentenaires, qui ornent encore cette voie. Il est d’ailleurs permis de penser que le baron de Tourempré bénéficia alors de l’aide de son puissant et très riche protecteur, le Duc d’Orléans. Il mourut le 2 août 1783 en son château de « Villemaison en Orléanois » et fut enterré, paraît-il, à proximité du porche de l’église de Vieilles-Maisons. Après sa mort, la propriété revint à ses deux neveux qui émigrèrent à la Révolution. La propriété, devenue bien national, fut achetée en 1796 par François-Nicolas Le Cauchois, garde-marteau (1) des forêts du duc d’Orléans puis conservateur des forêts impériales à Orléans. Il épousa Marie d’Esgrigny, veuve du baron de Tourempré. Ils eurent un fils, Narcisse, qui le 11 juin 1845 vendit le domaine au trisaïeul de M. Guesdon-Vennerie, Mathurin Riballier (1799 – 1869). Ce dernier, par ailleurs, selon certains, en famille avec M. Le Cauchois, était architecte et entrepreneur de bâtiments à Orléans et appartenait à une dynastie de constructeurs (son père et son grand père étaient les architectes de l’église de la Visitation au Mans). Il suréleva le château et réaménagea l’ensemble tel qu’il apparaît actuellement. Il fit notamment démolir l’aile nord construite en briques. Tout le soubassement fut réalisé en pierres de taille avec un chaînage de briques. Ainsi, le château n’est-il pas sans rappeler, en plus modeste, celui de Malesherbes. Les travaux s’achevèrent en 1853. Depuis, il n’y a pas eu de changement notable, seule La toiture du bâtiment principal a été récemment refaite.
(1) Le garde marteau était un officier de la maîtrise des eaux et forêts dépositaire du marteau avec lequel on marquait les arbres désignés en vue d’être coupés et vendus. NB : texte réalisé à partir de notes prises en juin 2011 au cours d’un entretien avec Monsieur Jacques Guesdon-Vennerie, actuel propriétaire du château.